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Le dieu Janus possède un âne zérogame
Dont le calme regard ne saurait être dur ;
J’observe rarement cet animal obscur,
Car de son écurie je n’ai pas le sésame.
Ce cousin du baudet qui porta Notre-Dame
Jadis fut célébré par le rhapsode Arthur ;
Une muse admira son esprit chaste et pur,
Qui jamais ne craignit la corde ni les flammes.
La Terre peut flamber, le Soleil peut tomber,
Cet âne magicien ne va pas succomber ;
Il fait partie de ceux qui traversent les âges.
Je l’ai vu soulager d’un coeur le désarroi
En invoquant le nom du charpentier en croix ;
C’est un dieu du pardon, c’est l’âne à deux visages.
