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Le cyclope a rêvé qu’il prenait son plaisir
Avec une licorne en de charmants parages ;
Lui, qui si rarement assouvit son désir,
Vit son âme s’emplir d’un amoureux courage.
Ayant, le lendemain, quelque temps de loisir,
En quête de licorne il parcourut l’ombrage ;
Mais par les deux ou trois qu’il a voulu choisir,
Son discours enflammé fut pris comme un outrage.
Tout seul vers sa caverne il dut s’en retourner ;
De la noble Aphrodite il fut abandonné,
C’était là son destin, mais comment s’y résoudre ?
En vain Bacchus tenta d’effacer ce souci ;
Qui peut soigner un arbre abattu par la foudre ?
Ce monde nous dépasse, et nos amours aussi.
