
Si haut que l’on n’y voit le cèdre ni le pin,
J’ai voulu déposer mes possessions ténues ;
Aucune empreinte au sol, sauf si quelques lapins
Sur la neige ont laissé quelques traces menues.
Quatre livres, dont l’un est écrit en latin ;
Quatre muses du ciel un instant descendues ;
Le chaos de rochers traversé de lutins
Qu’on entend fredonner des chansons biscornues.
C’est ici qu’il fait bon s’asseoir au coin du feu,
À l’heure où sur l’écrit le coeur somnole un peu,
Formant, sans le savoir, des notions ineffables.
Pourquoi m’être établi dans ces lieux élevés ?
Les nuages toujours m’ont enseigné des fables :
C’est leur proximité que je veux cultiver.
