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Je suis l’ondin-griffon, monstre des temps anciens,
Ma mère avait les traits d’une charmante fille ;
On en trouve un reflet dans mon regard qui brille,
Mon corps, tu peux le voir, est plus lourd que le sien.
Mon père voltigeait dans le ciel alsacien,
Sans vouloir à tout prix fonder une famille ;
Mais comment résister à l’ondine gentille ?
Impossible, m’ont dit les meilleurs logiciens.
Aujourd’hui, donc, je plane et puis je nage aussi,
Dans l’onde ou dans les airs n’éprouvant nul souci ;
Je vois s’évaporer les défuntes années.
L’ondine qui jadis sur son coeur m’a serré,
Son souvenir jamais ne doit être enterré ;
De sa frêle douceur la fleur n’est pas fanée.
