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— Parle, serpent qui as notre bonheur éteint,
Que t’avait-il donc fait, notre Maître suprême ?
— Je ne peux pas l’aimer, c’est un autre moi-même,
Il a gâché mes soirs et noirci mes matins.
Je ne désirais point vous voir en ce jardin,
Chacun de vos regards m’inspirait un blasphème ;
Je devais à tout prix résoudre ce problème,
Lassé de votre rire et de votre dédain.
— Serpent, ton coeur est dur et ton âme est trop fière,
Toi qui par ton méfait nous prives de lumière,
Ne pouvais-tu sur nous un peu t’apitoyer ?
— Je n’ai pas de pitié pour des primates sombres,
Vous qui serez auteurs de désastres sans nombre.
Vous salissiez ce lieu, j’ai dû le nettoyer.
