Le blason-sonnet d’Estrella R-D. de la 5e3

image de l’auteur

Je te salue, belle balance d’or vêtue,
Lorsque parfois tu te penches vers la droite
Et puis qu’ensuite tu te penches vers la gauche
Me regardes-tu comme une étoile battue?

Dis-moi, est-ce que pour avoir ton attention
Moi qui, tu le sais, suis déjà à tes pieds,
Est-ce que je dois comme un chien aboyer
Pour attirer un petit brin de  compassion?

Si tu savais comme je me sens seule en pointe!
Tandis que si fièrement tu me surmontes.
Rejoins-moi afin de devenir ma conjointe

Toi d’or et moi d’argent, deux métaux  qui remontent
À des temps ancestraux, ça ne va pas ensemble?
Tu as souri, ma bien-aimée, il me semble.

Estrella

_____

De gueules à l’étoile d’argent en pointe surmontée d’une balance d’or

Navigation approximative

Rêvant qu’à naviguer je consacre ma vie,
J’imagine un vaisseau rapide, étroit et long,
Au coeur des eaux, bien loin des forêts, des vallons
Et des pistes des bois dans d’autres temps suivies.

Sur ce pauvre rafiot (et nul ne me l’envie)
Je poursuis des lutins, des feux, des rêves blonds
Et le pluvian des mers qui toujours dit : Allons !
L’aventure océane aujourd’hui te convie.

Mâts de bois patiné, voiles de tissu noir,
La nef presque invisible aux approches du soir
S’en va, jour après jour, d’une paisible allure.

Plus que l’entrée au port, j’apprécie le départ :
Négligeant de brosser ma grise chevelure,
Je manoeuvre un bateau partant pour nulle part.

Cochonfucius

Heptaville

heptaville

image de l’auteur

Sur ses trottoirs, je m’exténue,
Admirant ses façades nues
Que polit, à loisir, le temps
Pour les touristes méditants.

Ici, c’est une ville sûre.
Des rongeurs, ne crains la morsure,
Fais-y venir ton bel amant
Qui t’escortera galamment ;

Mais les boulevards d’Heptaville
Seront durs à tes pieds fragiles,
Ce quatrain te le dit, ma soeur :
Là, sont des trottoirs sans douceur.

Cochonfucius

Un chef pensif

image de l’auteur

Ce chef, dans son jardin, rumine une pensée
Qui, du moins le croit-il, jadis lui fut lancée ;
Il l’a presque perdue, la retrouve pourtant,
Toute neuve, soudain, comme un fruit de l’instant.

Quelle est donc sa valeur, une page au hasard,
Un texte un peu obscur, peu digne d’un regard,
Mais il n’y pourra rien, il se tient sous le charme
D’un mot qui fait briller dans son oeil une larme.

Cochonfucius

La nef des âmes perdues

Tableau « La Nef des Âmes perdues » par Christine

La fin des temps est arrivée. Attendue par certains, elle est enfin arrivée. Refusée par les autres, elle est quand même arrivée. Des centaines de milliards d’âmes sont parties rejoindre une autre dimension.
Toutes ! Non ! Volant dans un espace irréel entre le monde d’avant et celui d’après une nef remplie d’âmes perdues, ne sachant où aller, flotte tranquillement. Envahies par une torpeur tranquille qui les laisse dans un état béat, ces quelques âmes semblent accepter cette ambiance feutrée qui leur convient parfaitement.
Mais c’est compter sans les aléas d’un voyage qui doit, tôt ou tard, se fondre dans l’éternité. Un jour, ou une nuit, une lueur aveuglante enveloppa la nef. Une barbe noire brandissant deux clés apparut aux âmes apeurées. C’était Saint Pierre, vous vous en doutiez.
« Vous êtes la dernière cargaison, que je croyais perdue. Je suis content de vous retrouver car le Grand Barbu commençait à me reprocher d’avoir mal fait mon travail. Tout est enfin rentré dans l’ordre. Vous allez maintenant devoir choisir votre destin futur. Regardez.»
Deux portes apparurent face à la nef : une très belle porte de gueules, ornée de fleurs et de cornes d’abondance remplies de fruits, et une porte d’azur ornée d’une tête de diable de sable grimaçante.
« Placez-vous devant la porte que vous avez choisie. »
Toutes les âmes se précipitèrent devant la porte rouge.
Toutes ! Non ! L’une d’entre-elles choisit la porte bleue.
« Voilà qui est contrariant », pensa Saint Pierre, qui ouvrit la porte rouge où s’engouffrèrent les bonnes âmes. La porte refermée, le saint s’intéressa à l’âme esseulée.
« Qui es-tu donc, toi, pour me contrarier de la sorte. De quel humain viens-tu ? Parles, je t’en donne l’autorisation. »
« Mon humain s’appelait JR, c’est lui qui a créé le concept de la porte bleue dans une de ses histoires trolles*. Diable ou pas diable je sais que c’est cette porte que je dois choisir. »
La réponse de la dernière âme à caser embarrassa grandement Saint Pierre. Toutes les âmes, absolument toutes, ont choisi la porte rouge. Seule une obstinée jouait le grain de sable dans l’engrenage.
« Bon, je vais te laisser entrer par la porte bleue. Sache que par ta faute je vais me faire enguirlander par le Grand Barbu, mais ne te fais pas d’illusion, Il va s’occuper de ton cas personnellement. »
Saint Pierre ouvrit la porte bleue. L’âme de JR se précipita et fut happée par une grande clarté.

Suite et fin dans le prochain épisode, à paraître un jour :

« JR au Paradis »

* https://heraldiqueblog.wordpress.com/2017/04/02/histoires-trolles-4/

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

Actualités de WordPress.com

Les dernières nouvelles de WordPress.com et de la communauté WordPress.