
Toile de Bertrand Neuman
Le plaisir se nourrit de l’imagination
Et l’imagination se nourrit de jouissance.
Chaque extase est au corps comme une renaissance,
Un lever de soleil, une illumination.
Tel un prêtre au matin de son ordination,
Tel l’alchimiste ayant trouvé la quinte essence,
Tel l’écrivain rempli de sa réminiscence,
L’amant comblé se meurt dans la jubilation.
A ce plaisir, bien peu se montrent comparables,
Car même d’un gourmet l’ivresse mémorable
N’est point à la hauteur, et je le reconnais.
Or, si j’ose chercher, dans l’ordre du sublime,
Ce qui peut approcher de ce triomphe ultime,
Je trouve le bonheur d’avoir fait un sonnet.



