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Son corps me semble noir sur un fond de lumière,
Son ombre fugitive est là, devant mes yeux ;
Je ne sais pas nommer cet habitant des cieux,
Il se peut que ce soit l’aronde printanière.
D’aucun petit terroir elle n’est prisonnière,
Mais selon sa plaisance, elle change de lieu ;
Homère la disait messagère des dieux,
Son nid est apposé au mur de ma chaumière.
Elle ne débat point de l’essence et de l’être,
Elle met à profit chaque jour que Dieu fait,
Trouvant quelques trésors pour sa soif de connaître.
Sa voix parfois s’élève et dit ce qu’elle sait,
Telles sont les façons de cet oiseau sans maître ;
Sur tout ce qu’elle ignore, on voit qu’elle se tait.
