
Il est un sentiment nommé mélancolie,
Qui n’a du désespoir pas la noire couleur,
Car la vie en elle n’est pas ce flot de pleurs
Dans lequel s’est noyé, de Hamlet, l’Ophélie.
En elle on ne voit pas, non plus, la vie jolie,
Elle n’est donc pas rose, à l’instar de la fleur.
Comme elle est entre eux deux, mi-bonheur, mi-douleur,
Du vin rouge, elle aurait, la teinte de la lie.
C’est un état qui m’est permanent, quasiment,
Je n’étais qu’un enfant à son commencement,
Méditant, par exemple, à la lueur d’un cierge.
C’est une présence, ce douillet désarroi,
Comme l’est au croyant, Marie, la Sainte Vierge,
La mère de Jésus appelé l’enfant-roi.

Une réflexion sur « Douillet désarroi »