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Un roi dans son jardin méditait autrefois
Sur les textes anciens où sont paroles dures ;
Il n’en avait pas bien digéré la lecture,
Car il n’était pas loin d’avoir perdu la foi.
De son ange gardien n’entendant plus la voix,
Son âme se perdait dans une nuit obscure ;
Tout ce qu’il percevait lui fut mauvais augure,
Parfois il marmonnait « Que nous sert d’être roi ? ».
Il ne savourait plus les plaisirs de la table,
Ni de sa tendre amie les charmes délectables,
Laquelle goûtait peu cette morosité.
Mais d’une autre Vénus la douceur entrevue
Ralluma dans son coeur une flamme ténue,
Et tant pis, se dit-il, pour la fidélité.


