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J’allume mon bûcher dans une aube argentine,
C’est par la combustion que mon corps devient beau ;
Mes cendres, le sais-tu, n’iront pas au tombeau,
C’est à mon renouveau que le sort les destine.
L’air chauffe mon plumage et brûle ma poitrine,
Je sais à quoi m’attendre et j’accepte ces maux ;
Je ne suis pas jaloux des autres animaux,
Je vaux mieux que la faune, ou terrestre, ou marine.
Sur des charbons ardents je trouve mon repos,
Si je frémis un peu, c’est pour rester dispos ;
Tu sauras que mon coeur est plus chaud que les flammes.
Un ange de la Mort, près de moi voltigeant,
Jette sur ce grand feu des regards négligents ;
La destruction du corps, c’est le repos de l’âme.
Cochonfucius