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Je suis l’ouroboros, un être de raison,
Je ne parle jamais quand l’ai la bouche pleine ;
Pour vite voyager, je roule dans la plaine,
Moi qui m’en vais toujours sans nulle cargaison.
Certes, je crains un peu la mauvaise saison,
Car en ce temps le sang refroidit dans mes veines ;
Mais d’allumer un feu je ne prends pas la peine,
Je lis un vieux bouquin, je reste en ma maison.
Je n’ai point le désir d’être maître du monde,
Je cultive plutôt l’oisiveté féconde ;
Je ne bouge pas plus qu’un soldat désarmé.
Il n’est plus temps pour moi de braver les orages,
Les jours ont effacé ma force et mon courage ;
Aboli bibelot, comme dit Mallarmé.


