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Je vois sur une branche un volatile fou,
Car jamais il ne chante, il papote, il délire ;
Intarissablement, lui qui n’a rien à dire,
Et non pas presque rien, mais vraiment rien du tout.
Les grands arbres eux-mêmes en sont poussés à bout,
Ils voudraient qu’un félin croquât ce triste sire ;
J’entends, tout près de moi, le chêne qui soupire,
Dénonçant ce discours qui ne tient pas debout.
Ulysse redoutait le chant de la sirène,
Mais plus loin sur sa route il oublia sa peine ;
Or, ici, nous avons un fléau permanent.
Cet oiseau me répond « Ce n’est rien de tragique,
Plusieurs autres que moi vont ainsi cancanant,
Donnant même à la chose un sens pédagogique ».
