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Cet arbre a grandi loin des bienfaisants rivages,
Le pollen fécondant nullement ne l’atteint ;
Et l’abeille du soir, et celle du matin
Toujours ont déserté cette zone sauvage.
Un autre Adam vécut dans ces lointains parages,
C’est ce que nous apprend un vieux bénédictin ;
Mais pour lui, ni serpent, ni funeste destin,
Juste cet arbre nu, pas de fruit, pas d’outrage.
— Or, peut-on s’envoler vers ces lieux étrangers ?
Quel plan nous faudrait-il pour ainsi voyager ?
— Cesse donc de rêver, tu n’y pourras prétendre.
Et tu me répondras que cela te déçoit,
Mais il en est ainsi, l’Adam pur ne reçoit
Jamais de visiteurs, pas même une Ève tendre.
