
Photographie de Robert Doisneau
Ce village est charmant quand il somnole encore,
Que la nature aussi semble se reposer,
Que les marchands, pourtant, commencent d’exposer
Leurs légumes nouveaux que le frais soleil dore.
Je parcours lentement cette rue que j’adore ;
Des vendeurs ambulants y voudraient attiser
Le désir du chaland, dont ils ne sont prisés,
Ni les humbles objets dont l’étal se décore.
Le marché matinal, de murmures bruissant,
Affiche ses couleurs dans le jour commençant ;
J’entends un carillon, ou bien, je le devine.
Dans cette rue, mon coeur trouve à se contenter :
Nul besoin de grand luxe, ou bien de rareté,
Juste les pavés gris, avec cette pluie fine.






