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Celle qui par le fruit fut faite pécheresse,
Quels mots de Gabriel pourront la consoler ?
Ils sont partis au loin, primates affolés,
Le noir serpent s’en moque et j’y songe sans cesse.
Parmi leurs descendants, des princes, des princesses,
Des poètes subtils, de gloire auréolés,
Mais d’autres souffriront, perdus, déboussolés ;
Pourront-ils transcender leur humaine bassesse ?
Hommes, n’écoutez point cette triste chanson,
Savourez donc plutôt les rires des buissons ;
Cultivez sagement votre terre natale.
Je ne suis, après tout, qu’un vieil arbre pensant ;
J”ai vécu trop longtemps, j’attends l’issue fatale,
Seul en ce grand jardin qui n’est plus très passant.





