Bois flotté

image de l’auteur

L’arbre qui me portait continue d’exister,
Mais vainement vers lui mon âme vagabonde ;
Je sais bien qu’il s’agit d’une quête inféconde
Et que je cherche en vain, dans cette immensité.

Sur la plage le flux pourrait me rejeter,
Comme il le fait parfois d’une nef moribonde ;
Il pourrait me porter aux terres qu’il inonde,
Aux lieux qu’il rafraîchit au plus fort de l’été.

Tout cela, c’est très clair pour mon esprit lucide,
Et cela ne saurait me pousser au suicide ;
Dans la sérénité tu me vois dérivant.

Je suis le bois flotté, le débris solitaire,
Guidé par les démons du ciel et de la terre ;
Ce vieux corps fatigué n’est ni mort, ni vivant.

Cochonfucius

Célébration distraite

Composition de l’auteur

Buvons un coup au passage,
Les bars du Quartier Latin
Ne nous veulent point trop sages ;
Ou bien, juste le matin.

Buvons des vins de la Loire
Ou parfois des verres d’eau ;
Il n’est point question de gloire,
Chacun boit ce qu’il lui faut.

Il ne s’agit pas d’être ivres
(On ne nous aimerait pas !)
Mais bien d’être heureux de vivre
Et d’embellir nos repas.

Oubliez donc cette épître
Aussitôt son air chanté :
Rangez-la dans vos pupitres
Et buvez à ma santé.

Cochonfucius

Porc royal

Image du blog Herald Dick Magazine

Entouré de roses d’argent
Est un porc de noble stature,
Admirable est son ossature,
Il est aimé des braves gens.

De son glaive il coupe des parts
De pain et de saucisson tiède ;
Il verse la vodka bien raide
Aux seigneurs vêtus de brocart.

Toute une dynastie de porcs
Règne en ce monde imaginaire ;
Aux casernes, nul mercenaire,
Aucune nef de guerre au port.

Cochonfucius

Alpiniste

Image du blog Herald Dick Magazine

Le grand fauve, tirant sa langue de velours,
Escalade les monts de pierre blanche et brune ;
Il est parti très tôt, sous l’oeil froid de la lune,
Vers la lointaine cime entraînant son corps lourd.

Au long du chemin raide, il grimpe, sans détours ;
C’est un versant alpin, ce n’est pas une dune,
Et pourquoi fait-il ça ? Serait-ce pour des prunes ?
Non, c’est pour le plaisir de ne plus voir sa cour.

Le roi des animaux, chaque fois qu’il s’élève
Loin de ses courtisans, fait revivre ses rêves,
Enivrant son esprit d’un air limpide et frais.

Parvenant au sommet, sa conscience frivole
Vers des Himalayas de délire s’envole,
De duc ni de marquis, son âme n’a regrets.

Cochonfucius

Autres jongleurs

Composition de l’auteur

Ces danseurs léonins cultivent l’harmonie
Et de la gravité brisent le pesant sceau ;
Déployant sur le sol des grâces infinies,
Leurs bras peuvent sembler des branches d’arbrisseaux.

Ils montent sur la piste, et, toute peur bannie,
Font scintiller leur art, appris dès le berceau ;
Ces jongleurs épatants sont de petits génies,
Et, paraît-il, aussi de joyeux commensaux.

— Moi, scribe sédentaire, au soir, je vous envie,
Autant de mouvement dans vos joyeuses vies
Et dans la mienne rien, je suis mort à moitié;

— Comme l’acrobatie, la plume a son mystère ;
Et toi, demi-vivant, rimailleur terre à terre,
Nous te garantissons que tu vis en entier.

Cochonfucius

Trois jeunes tambours

C’est la fille du roi qui est à la fenêtre ;
Sur la route on entend les trois jeunes tambours
S’en revenant de guerre et beaux comme l’Amour ;
La guerre ? Ils sont contents d’avoir cessé d’y être !

— Donne-moi, beau garçon, si je peux me permettre,
La rose que tu tiens, douce comme velours.
— Fille du roi, je veux que vous me donniez pour
La rose, votre coeur, et que j’en sois le maître.

— Allons, petit tambour, mais qu’oses-tu penser ?
Le roi ne voudra point d’un miséreux pour gendre.
— Mais j’ai plus de trésors qu’on n’en peut dépenser :

Trois vaisseaux sur la mer, et de l’or à revendre.
— Joli tambour, viens donc, et nous irons danser.
— Non, car chez moi m’attend une fille plus tendre.

Cochonfucius

Planète des renards

Image de l’auteur

J’ai rêvé que j’errais au Pays des Renards,
Pas du tout rassuré, car j’étais un lézard ;
Ne sachant si, pour eux, ma chair était impure,
Je courus me cacher au milieu des ordures.

J’hésitais à m’enfuir en suivant les égouts
(Pour lesquels, sachez-le, je n’éprouve aucun goût),
Et je finis par suivre un sentier séculaire
Dont la pierre tiédie ne pouvait me déplaire.

Les renards de ce lieu se nourrissaient de choux,
Ne dévorant pas plus un lézard qu’un hibou ;
J’ai, quand on me l’a dit, repris mon assurance,
Et suivi mon chemin pour retourner en France.

Cochonfucius

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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