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Ils me portent leurs morts pour les ressusciter,
Car leurs prêtres, vois-tu, me trouvent sympathique ;
Ils viennent m’adorer sous de vastes portiques,
Les plus beaux sont ornés de mon portrait sculpté.
Moi, je n’apprécie point leurs grouillantes cités,
Car je me sentais mieux dans les temples antiques ;
J’aimais entendre là des rumeurs prophétiques
Et les cris des démons, que je sais imiter.
J’aimais aussi le chant des dryades des arbres,
Ou le bruit d’un outil qui entame le marbre ;
J’abritais volontiers les baisers des amants.
Maintenant je m’ennuie dans mon froid monument,
Je pense que mon culte en vain se perpétue ;
Périssent-ils, ces gueux ? car sinon, je les tue.
