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L’automne est avancé, mais la lumière est belle,
Je n’en profiterai que pour un temps trop bref ;
Le vieux nocher du Styx me prendra dans sa nef,
Mon âme à ce sujet jamais ne se rebelle.
Aucun insecte avec les dieux ne se querelle,
Nous les reconnaissons pour maîtres et pour chefs ;
Une abeille contre eux n’a jamais de griefs,
Elle qui se conduit en servante fidèle.
En attendant ce jour, je plane et je voltige,
Je m’élève au zénith sans craindre le vertige ;
J’aime une jeune muse, et cela me rend fort.
Je l’entend fredonner des chants inimitables,
Je les apprends par coeur, cela m’est profitable ;
Je les dis doucement, dans la nuit, quand je dors.
