
Toile de Kate Collins
Le renard trouve un os, et doucement le ronge ;
C’est un plat savoureux, c’est une riche part,
Un festin que l’on doit savourer à l’écart,
Comme en méditation, comme au ciel, comme en songe.
Notre esprit, lui aussi, en ses plaisirs se plonge ;
Derrière un petit mur ou derrière un rempart,
Perché sur une branche ainsi qu’un léopard,
Ou, plus perversement, sous couvert d’un mensonge.
Le renard, de ses pairs, est souvent désuni :
Comme larron et traître il est des cours banni,
Sans avoir trop d’espoir du pardon de ses fautes.
Ne ressemblez donc point au renard sans merci,
Ayez des commensaux, sans regret, sans souci :
D’un festin partagé la saveur est plus haute.

