
image de Pierrette
Jamais sur mon berceau tu n’as penché ton front
Et ton regard jamais n’a couvé de tendresse
Le bébé rose et blond qui vagissait au fond,
Qui n’a jamais reçu de ta main de caresse…
Jamais tu n’as étreint tout contre ta poitrine
En reposant sa tête au creux de ton épaule
Cette petite fille enjôleuse et mutine
Dont la mère arborait un sourire un peu drôle.
Jamais tu n’as posé de baiser paternel
Sur mes joues où souvent, lors de l’adolescence,
Les larmes scintillaient épandant l’âpre sel,
Pour consoler ma peine en pleine effervescence.
Et tu n’étais pas là pour guider de ton pas
La trop jeune épousée, entrant dans cette église,
Qui aurait tant voulu reposer sur ton bras
Son grand bonheur de femme à cette heure précise.
Jamais sur son couffin tu n’as penché ton front
Et tu n’as pas connu la fierté du grand-père
En prenant dans tes bras le petit garçon blond
Le jour où loin de toi je suis devenue mère.
Aujourd’hui étant vieux, tu te retrouves seul
Avec des souvenirs où je n’ai pas ma place
Tu n’as que des regrets alors que sur le seuil
De la mort, esseulé, ton cœur fait volte-face.
Et le mien, sans ciller, t’accorde son pardon…
Heureuse je me dis : « Enfin voici mon père ! »
Remerciant le ciel de la vie où le don
De l’amour paternel magiquement opère !
Johanne Hauber-Bieth
(Cannes, Alpes-Maritimes, France)
Note de l’auteur : Mon père m’a reconnue « officiellement » le 25 avril 2000 puis est décédé le 15 juin de la même année…


De tout ce que je fis de laid et de coupable !








