Le seigneur de Bételgeuse

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image de l’auteur

Il règne sur l’étoile et ses douze planètes,
Il ordonne leurs jours et préside à leur sort ;
Car lui seul peut juger les vivants et les morts,
Les errants, les bandits et les sujets honnêtes.

Les vierges du couvent, priant Sainte Ginette,
Font des voeux pour ce maître et redresseur de torts ;
Écoutant leur murmure, il s’allonge et s’endort,
Bénissant de sa main ces charmantes nonnettes.

Tandis que son esprit dans le sommeil se noie
Un rêve familier lui apporte la joie ;
Alors, au coeur du songe, il aligne des vers.

Son somme n’est jamais troublé par les moustiques,
Il est protégé par des plantes fantastiques
Jusqu’à la tendre aurore et jusqu’au matin clair.

Cochonfucius

Terre de légendes

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Image de Pierrette d’après une composition de Cochonfucius

Tout au long des vieux quais chemine Piaf-Tonnerre.
Les touristes nombreux vont par petits troupeaux,
S’arrêtant à midi pour manger de l’agneau ;
Les quais vont exhibant le luxe et la misère.

L’oiseau ne vole point, il marche, solitaire,
Il admire le ciel et son reflet dans l’eau ;
Un vénérable banc, dans l’ombre d’un bouleau,
Geneviève debout sur son long pont de pierre,

Et le fleuve chargé de l’écume des jours.
Piaf-Tonnerre, en passant, embrasse la bergère,
(Du haut de sa colonne, on voit les alentours !),

Puis il va, poursuivant son errance légère,
À la Ville Lumière aimant faire la cour,
Comme en usait jadis, aux mêmes lieux, son père.

Cochonfucius

 

Les sept lunes

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image de l’auteur

Au ciel tu nais, lune d’argent.
Tu viens éclairer les collines
Comme un éclat d’hiver neigeant ;
Il avait une humeur câline,
Héphaïstos, en te forgeant.

Lune de gueules, corps féroce,
Ton reflet parfois est joyeux ;
Tu aimes éclairer la noce
Où l’on boit beaucoup de vin vieux,
Où sourit même Carabosse.

Lune d’azur, coeur féminin,
Digne compagne de Priape,
Clair sonne ton rire bénin
Quand sont les verres sur la nappe,
Pour les géants et pour les nains.

Lune de sinople, sereine
Amante du soleil doré,
D’Aphrodite la riveraine
Et de ses rayons adorés,
Lune-comète à longue traîne.

Lune d’or, bonheur des corbeaux,
Un fil précieux pour les quenouilles
Descend de toi quand il fait beau ;
De leur humble voix, les grenouilles
Te nomment de Dieu le flambeau.

Nul ne te voit, lune de sable :
Nul ne te touche de sa main,
Ta lueur est inconnaissable
Et tu n’éclaires nul chemin,
Lune-démon, lune intraçable.

Sur l’océan, lune d’hermine,
Tu suis les embarcations mortes,
Et ton disque aveuglant culmine
Près de l’Occidentale porte ;
Vers quoi maint trépassé chemine.

Cochonfucius

elliot7moons

Chapelle de Sainte Trollesse

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image de l’auteur

Mes collègues les trolls, ce sont de bons vivants ;
Ils vivent dans un monde où rien ne les menace,
Rares sont les démons, et jamais trop tenaces.
Un modeste clocher se dresse dans le vent,

Devant un ciel magique aux nuages mouvants,
Non pas un ciel sinistre où planent les rapaces,
Mais un ciel lumineux, mais un très noble espace
Où l’hirondelle est reine, et se montre souvent.

La Dame de ce lieu n’est pas fille des hommes,
Il est dit que jadis elle vécut parmi
Les Trolls de la contrée, ses frères, ses amis.

L’Écriture l’exalte et jamais ne la nomme ;
Les Trolls pensent qu’elle est la compagne des dieux,
Je ne sais si c’est vrai, mais ils le savent mieux.

Cochonfucius

 

Fin d’Ophélie

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image de Pierrette

Muse à la voix blême,
Chante tes adieux
Dans les chrysanthèmes.

Chante pour les dieux
Du ciel d’amarante,
Mais pas pour mes yeux.

La nuit transparente
Transforme un tombeau
En chair fulgurante ;

Les astres sont beaux,
La lune est humaine
Autant qu’un corbeau.

Ton coeur se promène
Vers les eaux, là-bas,
Toute une semaine ;

Et je n’y vais pas.

Muse de romance
Cueille le jasmin
Dans le parc immense,

Au bord du chemin,
Au coeur des prairies,
Parfume tes mains

De ces fleurs meurtries ;
Tu n’as pas sommeil,
Chante l’insomnie,

Attends le soleil :
Sainte Catherine
Te l’offre vermeil,

Ô muse chagrine.

Un calendrier farfelu

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image de Pierrette d’après le Calendrier Kiowa

Je suis né un matin de Sainte-Blanchisseuse,
J’ai reçu le baptême à la Saint-Compotier,
Puis passé mon brevet au jour de Saint-Potier,
Le bac trois ans plus tard pour la Sainte-Tisseuse.

J’ai soutenu ma thèse à la Sainte-Emballeuse.
J’ai obtenu un poste à la Saint-Cocotier
Puis l’habilitation pour Saint-Abricotier,
Et je fus chef d’équipe à la Sainte-Fileuse.

Je prendrai ma retraite au jour de Saint-Voltaire.
Mon livre sortira pour la Saint-Mousquetaire
Et sera Prix Goncourt au jour de Saint-Melon.

Pour le Nobel je dois attendre Saint-Centaure,
Puis je trépasserai à la Saint-Dinosaure
Et mon enterrement est pour la Saint-Frelon.

Cochonfucius

Anciennes paroles

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image de Pierrette d’après une composition de l’auteur

Le justicier guidant la création troisième
(Il remplaçait son père à ce poste suprême)
Combattit un millier de nocturnes seigneurs.

Son frère, son rival qu’un droit d’aînesse honore,
Il le métamorphose en singe frugivore,
Puis arrange le monde, en sublime engeigneur.

La plaine vers l’été de céréales s’orne,
Mais vient les dévorer une grande licorne :
Une reine survient, qui bannit l’animal.

Ce monde, à présent, va de manière confuse :
Tantôt il nous conforte, et tantôt il nous use ;
La plupart des humains trouvent cela normal.

Cochonfucius

À la sixième tournée du troisième paradigme

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image de Pierrette

À la sixième tournée du troisième paradigme, un épouvantable orage désola le potager de Piaf-Tonnerre. Des taches de rouille horribles ou charmantes se produisirent sur les outils de jardin.

Un arrosoir (rien à voir avec un fer à repasser) se laissa glisser d’un talus boueux et, peu fier de sa corrosion, alla se loger à quelques longueurs de falzar de la borne Nord-Ouest 33, nommée vulgairement Ardoise-à-Fromage.
L’aspect lisse de l’ardoise affola l’arrosoir pusillanime, qui s’arrêta, vide, cylindrique, troué de rouille.
L’ardoise observa le silence. Sa physionomie était tournée dans l’autre direction. L’arrosoir se disait en lui-même : « Vraiment, je n’ose !… »
Il était bien incapable de faire précéder son amoureux assaut par un madrigal ou un sonnet marotique.
Il employa les ressources d’une imprimante à jointure que Piaf-Tonnerre avait mise à refroidir.
L’ardoise parut d’abord insensible à cet hommage. Elle s’endormait, même.
L’arrosoir découvrit alors une imperfection dans le logiciel de l’imprimante à jointures.

Ici le récit de son illumination transcendante :

Un second orage, par le plus grand des hasards, inonda le sol déjà bien humide.
L’ardoise réfléchit la lueur d’un éclair, et l’arrosoir en fut illuminé.

C’est depuis ce temps-là que les arrosoirs les plus éclairés, pour désigner leur propre personne, utilisent l’expression “ma pomme”.

Cochonfucius

Anne de Marquets à la Sorbonne

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image de Pierrette

Triple aussi est Satan, monstrueuse unité.
Or, parmi les humains, le mal tire puissance
Du prince Lucifer ; le serpent a la science.
L’adversaire n’a rien que nos perversités.

Le serpent joue des tours à notre volonté.
Lucifer dans l’alcool noie notre intelligence.
Le trompeur asservit notre paresse immense
A la soif de pouvoir de quelques effrontés.

Et ces trois monstres sont les premiers fils du père.
Tout leur talent de nuire au verbe se réfère,
Par leurs exploits passés nous sommes édifiés.

Ces trois petits cochons ont un charme ineffable…
(D’avoir lu jusque-là vous êtes bien aimables,
Ne croyez pas qu’ici j’allais les sanctifier !)

Cochonfucius

Église des trolls

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image de l’auteur

Les trolls ont consacré leur temple merveilleux,
Une vaste taverne où boivent les archanges ;
Sur la bière, la mousse est une fière frange,
Qu’en son calice boit l’archevêque aux yeux bleus.

Au soir, les saints propos deviennent nébuleux,
S’y glissent en passant des paroles étranges :
L’un dit que l’arc-en-ciel est une écharpe orange
Et l’autre, que la lune a perdu ses cheveux.

Une dame trollesse en une niche est peinte ;
Maint fidèle, adorant la polychrome sainte,
Lui voue, en sa détresse, un chant désespéré.

Elle reste muette, impassible, et trop fière !
Car son prince charmant est dans un cimetière,
Il dort dans un caveau, sous les cierges dorés.

Cochonfucius

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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