Trèfle

image de Pierrette

Elle était oubliée des hommes et des bêtes
Perdue parmi les herbes au ras des pâquerettes
Mais un jeu du soleil ou peut être un gravier
Se glissant prestement au fond de son soulier

Poussa un promeneur à se casser en deux
Abandonnant sa traque des lépidoptères
Se massant les lombaires et maudissant les cieux
Alors sous son regard ses feuilles se déployèrent

Son index effleurant la plante il dénombra
Une puis trois puis quatre feuilles , et il les recompta
Sur la tige fragile ses doigts se refermèrent

Un trèfle à quatre feuilles c’est la chance assurée
Les chiffres dans le bon ordre dans un tiercé placé !
Mais près d’elle sur l’herbe alors il s’allongea
Préférant savourer un bonheur éphémère

Stahlder

Vivre

Poisson de Janus

Si l’aigle bicéphale honore des blasons
Pourquoi serait-ce une tare, ma foi, chez les poissons ?
On qualifie les traîtres de monstres à double face
Ce que dit une bouche la seconde l’efface

Un poisson à deux têtes de fait ne parle guère
Il rumine des pensées, futiles ou sévères
Mais qui nous resterons à jamais inconnues
Si l’on croit les entendre c’est qu’on a la berlue

Animal sédentaire car n’ayant pas de queue
Il se propulse à peine d’un seizième de lieue
Ne pouvant se nourrir d’espèces plus accortes

Il happe les maigres proies que le courant lui porte
Remerciant l’Océan pour le peu qu’il lui livre
Quoi que laid à faire peur, il a le droit de vivre

Fée verte

image de Pierrette

Telle une nouvelle muse enluminant leurs songes
La fée verte autrefois fut l’amie des poètes
Ses autres laudateurs buvant comme des éponges
N’échangeaient cependant que des phrases un peu bêtes.

Des artistes, plus tard, que l’on dit inspirés,
Se firent un allié d’un hallucinogène
Devant leurs créations, des odes au L.S.D,
Nous tournions aveuglés comme autant de phalènes

Quand, revenus sur terre, nous buvions un café
Dans le décor fané d’un bistro familier
(Vestige d’un passé dissipé en fumée)

Songeant à notre vie à ses joies à ses peines
À trop d’heures perdues dans une quête vaine
Nous venaient en mémoire quelques vers de Verlaine

Stahlder

Reptilien

image de Pierrette

J’ai rêvé que j’étais un lézard nonchalant
Même si ces reptiles sont plus vifs que l’éclair
Dans mon rêve je bullais couché sur une pierre
(Comme chaque jour que Dieu fait au creux de mon divan )

Le lézard de mon rêve lui aussi somnolait
Campé sur le béret d’une jeune vigie
Dans ses songes il voguait sur la mer infinie
Au faîte d’un grand mât dans quelque nid-de-pie

Ou, sur un gros ballon, comme ceux des bambins
Qui s’adonnent sur la plage à des jeux aquatiques
Il flottait, composant des vers métaphysiques

Dans ce songe que forgeait mon cerveau reptilien
Sous ma cape d’écailles j’unifiai sans m’en faire
Les quatre interactions régissant l’Univers

Stahlder

Freux

image de Pierrette

Le ciel immatériel tantôt bleu tantôt gris
Pâlit quand vient l’hiver tandis que la planète
Se drape de ce manteau chanté par les poètes
Les enfants y façonnent partout votre effigie

Coiffée d’un vieux chapeau suçotant une pipe
Dotée sous son écharpe de rondeurs bon enfant
D’un bon papa gâteau véritable archétype
Un freux sur son épaule se repose un instant

Les bêtes à fourrure dorment dans leurs terriers
Les chasseurs ont remis leurs armes au râtelier
Nous picorons sereins quelques baies hivernales

Et les miettes de pain que sèment à foison
De hardis randonneurs aux visages rubiconds
Prêts à tailler la route à travers les rafales

Stahlder

Rive

Blason de Pont-Audemer

Là où court une rivière les habitants du lieu
Pensent en termes de rives toute géographie
Du moins la véritable qui ait sens à leurs yeux
Celle qui guide leurs pas vers des demeures amies

Qui après le travail, pour certains le boulot,
Leur indique le chemin (s’il leur en vient l’envie)
Menant vers le comptoir d’un aimable bistro
Ou l’antre poussiéreux d’une vieille librairie

Choisissant d’arpenter soit l’aval soit l’amont
Certains d’un naturel, je dirais casanier,
Répugnent à quitter leur décor familier

D’autres qui sont hélas d’obstinés hydrophobes
Comme disent nos savants vêtus d’une docte robe
Tentés par l’autre rive tremblent à l’orée des ponts

Stahlder

L’ami

image de Pierrette

L’arbre, mais est-ce bien un arbre, a poussé solitaire
Dans un affreux mélange de cendre et de poussière
Tout le jour il somnole mais quand sonne minuit
Une étrange pensée s’empare parfois de lui

Dans la lumière froide que diffuse la terre
Il tend ses maigres bras vers le blanc cimeterre
Le lapin son voisin, seul habitant des lieux,
A éveillé en lui un espoir merveilleux

Il aurait entrevu dans l’astre de la nuit
L’échine d’un poète courbé sur ses écrits
S’il est en vérité une forme de vie

Autre que le lagomorphe partageant son ennui
L’arbre, si c’est un arbre, de loin l’en remercie
Et dédie des poèmes à ce lointain ami

Stahlder

Histoires

Clochard

Les goupils ne boivent que de l’eau
Mais dans les nippes d’un vieux clodo
J’avisai, véritable aubaine
Un livre des fables de la Fontaine

Les animaux dit le bon maître
Ne diffèrent guère des humains
Lors j’observai ces citadins
Notant toutes leurs façons d’être

Rêvant d’écrire quelques histoires
Dont ils seraient les caractères
J’imitai toutes leurs manières

De fabliaux je n’écris point
Ayant acquis le goût du vin
Je chante des chansons à boire

Stahlder

Enclume

Blason d’Elektrostal

Le forgeron boiteux actionne son soufflet
Son chef tel ceux des saints est nimbé d’étincelles
Son épouse n’a pas oublié d’être belle
Les dieux comme les hommes célèbrent ses attraits

Le contrefait divin martèle son enclume
En fleuve de sueur se mue son amertume
Sa forge dans les cieux crache de nouveaux soleils
Les métaux qu’il éveille après un long sommeil

Viennent de lieux obscurs aux tréfonds de la terre
Les nains ses hommes liges amassent l’or et le fer
Qu’ils arrachent à la roche dans une chaleur d’enfer

Au fil des millénaires dans les chants des trouvères
Ils gardent les trésors des preux Nibelungen
Puis sauvent une princesse des intrigues d’une reine

Stahlder

Quête

image de Pierrette

Divaguer sans objet marcher vers l’horizon
Depuis l’aube des temps c’est la nature humaine
L’errance par les chemins en une quête incertaine
Fut célébrée par bien des civilisations

Des héros sédentaires suivant Blaise Cendrars
Ou marchant sur les pas du grand Corto Maltese
Voyagent en leur fauteuil, et c’est là tout un art
Pour les plus assidus parfois même une ascèse

La terre est moins qu’un point au sein de l’univers
Que notre route soit longue interminable ou brève
Qu’on la parcoure à pied à cheval ou en rêve

Elle ne vaut que par les rencontres que l’on fait
Gens de toute nature la beauté d’un objet
Sculpté par le hasard la fraîcheur d’une bière…

Stahlder

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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