
image de Pierrette
C’est la fin de l’automne, il va falloir rentrer
dans l’étable puante et patiemment attendre
que l’hiver s’éloigne pour fouler l’herbe tendre,
songe Mirabelle toute prête à pleurer.
Pour chasser sa peine, le bovin effondré
rejoint tête baissée les abords du méandre
d’un tranquille cours d’eau, pour aller s’y étendre,
le seul secteur du pré qui n’est pas clôturé.
Lui vient alors l’idée d’aller sur l’autre rive.
Craignant de se noyer pendant la tentative
La vache se hisse sur un vieux dériveur.
Mais le peu de courant mène la flibustière
loin du bord opposé de la douce rivière,
au beau milieu du lac où pêche l’éleveur.

Belle Mirabelle, contente de te retrouver même si tu crois être en hiver. Tu vois, l’autre rive ne veut pas encore de toi.
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Hier soir, alors que j’avais déjà écrit cet épisode, j’ai regretté une nouvelle fois le temps où j’écrivais des textes « métaphysiques », que ce soit en prose ou en vers, c’était avant Mirabelle. J’avais l’impression que c’était plus jouissif pour moi cette effervescence intellectuelle philosophique et puis je me suis ravisé. J’ai repensé à ce que ça m’avait fait, à ce que ça me faisait encore, en y repensant, de voir Mirabelle dériver sur la rivière toute seule sur son bateau pour finalement être attrapée par l’éleveur alors qu’elle espérait gagner sa liberté. J’ai pensé, je repense aussi à la tête du paysan la voyant arriver sur le lac et ça m’attendri. Je crois que si j’ai regretté un moment mes textes métaphysiques c’est parce que je leur ai accordé plus de « grandeur », de « noblesse » qu’aux aventures de ma vache. C’était par préciosité. Tout ce qui nous fait voyager par l’esprit est précieux et il arrive que Mirabelle m’emmène plus loin que Nietzsche.
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Tout est possible en littérature, la seule règle, me semble-t-il , est la suivante: Le respect mutuel de l’auteur et du lecteur qui se rencontrent et échangent un peu de leur vie dans un espace qui est celui de l’objet-texte, lui-même orchestré par le narrateur (personnage fictif). La littérature est le lieu de la parole qui est le fil de la vie.
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