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Quoiqu’un arbre en un bois ne soit pas immortel,
Sur une ample période il conserve la vie ;
Si la ramure il perd, que chacun lui envie,
La souche reste là, plane comme un autel.
Des arbres ébranchés montrent un charme tel
Que les oiseaux du ciel à ces dieux sacrifient,
Que les druides du coin leur calvaire édifient,
Que le ciel printanier leur dédie son pastel.
Dans l’ombre, cependant, les souches sont à l’aise,
Qui ne risquent pas trop de se changer en braise,
Ni ne s’altéreront, pour un oui, pour un non.
Heureuse la forêt où s’élève un tel temple :
La souche pour tout arbre est là comme un exemple,
Même sur les écus qu’ici nous blasonnons.
