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La licorne-bélier peut manger dans la main
De son jeune berger ; son geste est plein de grâce,
Car il est délicat, ce monstre à double face,
Et c’est presque en dansant qu’il poursuit son chemin.
On trouve son portrait sur de blancs parchemins ;
Sa généalogie, je n’en ai nulle trace,
Car il est, sous le ciel, des savoirs qui s’effacent,
Des notions qui s’en vont, du jour au lendemain.
Si c’est un animal issu d’un sortilège,
Peut-être, il sait parler, par un grand privilège ;
Peut-être, il se souvient de ceux dont il descend.
Si sa grand-mère était la licorne invisible,
Ça nous expliquerait ses manières paisibles,
Son regard amical et son charme innocent.
