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L’arbre porte un écu de bataille aujourd’hui,
C’est ce qu’il fait, dit-on, chaque fois qu’il est ivre ;
En été sous la feuille, en hiver sous le givre,
Ceux qui l’ont vu ainsi, pour la plupart, ont fui.
L’arbre dit que la guerre est un métier pour lui ;
Que du gris quotidien, les combats le délivrent,
Que porter une armure est sa raison de vivre
Et que c’est un moyen pour surmonter l’ennui.
Cependant la forêt n’est pas à l’agonie,
Elle se porte bien, nul arbre ne le nie,
Et se battre est souvent le fait d’un malappris.
Ce rôle de soldat qu’à lui-même il assigne,
Cet écu de métal dont il est tant épris,
De sa sénilité, sans doute, sont le signe.
