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La jument-grue d’azur a la voix féminine,
Elle ne va pas loin, mais elle vole un peu,
Tu aimerais mieux voir, peut-être, un dragon bleu,
Ou, par la grande route, un démon qui chemine.
La jument-grue d’azur voudrait être d’hermine
Et le sera sans doute, à la grâce de Dieu :
Car Dieu est assez bon pour jouer à ce jeu
Qui gentiment commence, et fort bien se termine.
Or, je crois qu’il préfère une licorne folle,
Qui, pour lui, organise une orgie de paroles,
Dans les aveuglements d’un sulfureux plaisir !
Mais ne t’affole pas, ma jument-grue de France,
D’autres sont, plus que toi, victimes d’un désir,
Toi qu’on nomme maîtresse en les indifférences.
