5 réflexions sur « Août »

  1. J’ai du mettre moins d’une minute pour l’écrire celui-là, c’est peut-être pour ça que je n’ai pas pensé qu’il était publiable, tu l’as fais et tu as bien fais, il « résume bien la situation » comme dirait un proche à qui j’ai récité « Maman », cet autre Rubaiyat que tu as également publié, en plus il y a un brin d’humour dedans, léger, avec « out ».

    J’ai fais bien pire en matière d’humour noir, les circonstances étaient propices, je n’étais pas le seul. Par exemple, le jour où les pompes funèbres sont venus chercher sa dépouille à la maison, un de mes frères était nerveux, il était aux aguets et répétait « faites attention, ils vont bientôt arriver », un autre frère, un peu agacé par sa nervosité, lui a rétorqué, « Ben, tu crains quoi ? Elle va pas se barrer ! » et puis quand j’ai annoncé au téléphone à la secrétaire de mon boulot que je ne reprendrais le travail que trois jour après la date prévue, je lui ai donné comme explication que j’étais bien là où j’étais, qu’il faisait beau, que la mer (il fallait entendre la mère) était calme, quel était tellement calme qu’elle ne bougeait plus du tout.

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    1. Quand mes parents sont morts l’un puis deux ans après l’autre, non je n’ai pas fait d’humour noir, j’ai du mal à rire de la mort. Toi tu le fais souvent, je me souviens d’un de tes textes que tu avais illutré par un petit arbre qui rencontrait la grande faucheuse et puis une autre fois tu as publié un extrait du Sens de la vie des Monty python, un groupe d’amis qui meurt empoisonné par du saumon. Là, tes textes et illustrations m’ont beaucoup amusée.

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      1. Ma mère s’est éteinte au petit matin, à l’aube, cela faisait deux nuits que j’étais réveillé dès trois heures du matin, la veille j’avais dormi dans un fauteuil auprès d’elle à partir de ce moment-là, elle était agité, le lendemain, la nuit de sa mort, elle était plus calme, je n’ai pas mieux dormi mais je faisais des aller-retour entre mon lit et sa chambre pour m’assurer que tout ce passait bien. J’ai même passé une heure à écrire (je ne sais plus quoi) à ses côtés avant d’essayé de retrouver le sommeil. À l’aube, je suis de nouveau passé la voir, elle respirait très faiblement, quelque minutes plus tard, alors que je parlais avec un de mes frères qui n’avait pas dormi non plus, mon père nous a annoncé que c’était fini. L’infirmière est venue faire sa toilette mortuaire puis plus tard dans la matinée, alors que j’étais seul à la maison avec une nièce âgée d’une trentaine d’année et une de mes filles qui a douze ans, elles sont venus me voir pour me demander si il fallait l’habiller, l’infirmière l’ayant laissé en chemise de nuit, comme il était prévu que le corps parte seulement dans la soirée, j’ai demandé à un de mes frères les consignes des pompes funèbres par téléphone (il s’y trouvait), mais il y a eu un quiproquo, alors que je le questionnais sur la nécessité de l’habiller mon frère a compris que je demandais si on pouvait l’habiller ce à quoi il a répondu par l’affirmative. Nous nous sommes donc cru dans l’obligation de lui mettre les vêtements qu’elle porterait au funérarium et nous nous sommes retrouvé tous les trois autour d’elle pour le faire, au moment de lui enfiler le pantalon que les filles avaient choisi pour elle, nous avons été confronté à un problème, il était un peu serré, en tirant dessus, ma nièce à dit « Ben mamie, il va falloir maigrir ! », nous avons ri, ma fille lui a mis du vernis à ongle, quelques bijoux qui s’accordaient très bien avec les vêtements et le tour était joué. Le soir, je me suis demandé si ce qui c’était passé n’était pas traumatique psychologiquement pour ma petite dernière. Les jours suivants, j’ai scruté chacun de ses comportements, Mangeait-elle comme d’habitude ? Faisait-elle de l’insomnie ? Jouait-elle encore avec ses cousines ? Riait-elle ? etc.. mais je n’ai rien constaté de différent dans son attitude, cet épisode était passé comme une lettre à la poste. Je m’en suis étonné jusqu’à ce que j’en parle à un ami, médecin, qui m’a demandé si je lui avais demandé de le faire, ce à quoi j’ai répondu que non, qu’elle l’avait demandé. Il m’a expliqué qu’alors il ne fallait que je m’étonne que ça ne soit pas traumatisant pour elle, de la même manière que les jours précédents elle lui avait apporter de l’eau quand elle avait soif, un coussin pour qu’elle soit installé plus confortablement, etc… ce matin-là elle avait pris soin d’elle. Ça m’a fait réfléchir sur le rapport que nous entretenons avec la mort, je suis à peu près persuadé que si elle avait été éloignée de sa mamie pendant cette période, comme l’ont été certaines de ses cousins et cousines du même âge, elle aurait été aussi épouvanté qu’eux par son décès. Ella a pleuré, elle aussi, ça n’est pas la question, combien de fois ai-je retrouvé les deux cousines dans les bras l’une de l’autre en sanglots pendant ces quelques jours… mais elle a affiché une certaine sérénité les jours qui ont précédé les funérailles et les suivant. Je me souviens qu’à l’occasion du décès d’un de mes grands-pères à l’hôpital, mon père m’a forcé à aller le voir, j’étais effrayé, c’était le soir, j’en ai fais des cauchemars pendant longtemps. Là, il ne m’est pas venu à l’idée de l’emmener au funérarium, si elle avait voulu y aller, de même, je ne l’aurais pas forcé à aller à l’enterrement, du reste, elle y est allé de bon coeur, les jours précédents elle avait écrit un texte avec ses cousins et cousines qu’ils on lu, et surtout ils ont chanté à tue-tête en tapant dans les mains une chanson que nous avons répété maintes fois les jours précédent, Evenou Schalom alerm, qui dit en substance Nous vous annonçons la paix, l’amour, la joie

        À un de mes neveus que je suis venu consolé de la mort de sa grand-mère, je lui ai dit que j’étais convaincu que là elle était, elle était heureuse et que j’étais heureux de cela et qu’un jour je l’y retrouverai, que j’étais incapable de le prouver, que je le savais parce que je le savais, c’est fort de cette conviction que j’ai chanté cette chanson à en faire trembler les murs de l’église et qu’il m’arrive de rire de la mort.

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  2. L’année dernière, ma tante, la soeur de ma mère est morte, j’allais souvent la voir, pour qu’elle ne soit pas seule car elle était âgée et en souffrance, un jour elle m’a dit:  » Pierrette quand je mourrai, il ne faut pas que tu sois triste parce que là où je serai, je serai bien », malgré cela, je suis quand même triste qu’elle soit morte, je pense que cette tristesse vient du fait que je ne peux plus lui parler, ni la voir, il ne me reste que les souvenirs (ce qui n’est pas rien), la tristesse vient du fait que l’être aimé est parti, la tristesse vient de soi. La mort est étrange, l’autre est parti mais il est peut-être ailleurs.
    Bon allez je vais répondre à Cochonfucius, en voilà un qui me met plutôt en joie.

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Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

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