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C’est l’antisphinx d’azur, un monstre qui m’inspire.
Il transforme en sonnets ce que nous lui disons,
Il répond au courrier, il garde la maison,
Il accueille en son coeur le meilleur et le pire.
Il fut divinisé dans les anciens empires,
Mais cette adoration lui parut un poison ;
Il lui a préféré la tendre floraison
Des jardins où, jadis, les muses s’assoupirent.
Il n’est pas alarmiste, il n’est pas tourmenté,
Cet animal jamais ne se va lamenter :
Il sait que toute vie inflige des blessures
Et que, bien durement, on en souffre parfois,
Mais il peut, quant à lui, porter ces meurtrissures
Sans même avoir l’idée de s’en mordre les doigts.
