Rose indifférente

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Toile de Pierre-Joseph Redouté

Rose qui n’a point d’oreille
Ne peut entendre une abeille ;

Ni ne peut voir, dans la nuit,
La froide lune qui luit.

La vie lui est pourtant douce
Comme est aux pierres la mousse ;

Elle a tout ce qu’elle veut
(C’est quelqu’un qui vit de peu),

Ni sous le chagrin ne ploie,
Ni ne danse dans la joie ;

Et quand vient le temps du deuil,
N’a jamais de larme à l’oeil,

Rose qui un jour fut belle
N’a cure d’être immortelle.

Cochonfucius

Avec 唐伯虎 Tang Bohu

tang

Peinture chinoise

Vivre soixante et dix années
Jamais ne fut chose donnée ;
C’est courte vie,

Surtout si l’enfance on retranche
Et la vieillesse et la nuit blanche,
L’intempérie…

Après notre fête lunaire,
Après la mi-automne claire,
Que vaut la lune ?

Après avril où tant de fleurs
Aux morts vont offrant leurs couleurs,
N’en aime aucune.

Jardin fleuri, lune charmante,
En votre honneur il faut qu’on chante,
Qu’un air résonne ;

Belle coupe à présent bien pleine
Demain n’offre plus de joie vaine
À nos personnes.

Tant de projets et tant d’affaires,
Tant de métiers, que sais-tu faire ?
Tant de souci ;

Ce qu’argent et travail procurent,
C’est que trop tôt ta chevelure
S’en va blanchir.

Plus vite s’en iront les mois
Que tu ne comptes sur les doigts
De cette main ;

La cloche a dit bonsoir au jour
Et déjà le coq dit bonjour
Au lendemain.

Veuillez dénombrer les présents :
L’an prochain c’est l’enterrement
De l’un ou l’autre ;

Mais nos tombeaux, pour la moitié,
L’an prochain seront oubliés
Dans l’herbe haute.

Cochonfucius

Un bilan

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Toile de Peter Van Straten

Composer un poème est un acte de foi.
Ce n’est pas seulement parler de joie, de peine,
De l’ennui remplissant les jours et les semaines…
Ce n’est pas que pleurer sur un tort d’autrefois ;

C’est dire le présent, sans passion et sans haine,
Les bras ouverts prenant la forme d’une croix,
Le bonheur fugitif auquel, quand même, on croit,
Et le vent de printemps qui fait l’âme sereine.

Pour écrire un poème, il faut juste une plume
Et peut­-être un semblant de désir qui s’allume
Par un échauffement de l’imagination.

Les mots sont à chacun dévolus en partage
Ainsi que le pouvoir de lire les images ;
Après… cela demande un peu d’application.

Cochonfucius

En réponse à « L’astéroïde Chapelle »

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image de l’auteur

À l’équateur, quatre clochers
Ancrés sur un petit rocher ;
Non loin de là, quatre touristes
Qui jamais n’osent s’approcher.*

Des noix aux moeurs peu ébauchées
Ont toutes osé se rapprocher
Des touristes qui étaient tristes,
Ils devinrent tous débauchés.

Pierrette

*Cochonfucius

Tour exoplanétaire

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image de l’auteur

Un exilé qui trois soleils contemple
Ne sait combien son séjour va durer ;
De son retour il n’est point assuré,
D’un tel salut ne sont guère d’exemples.

Le temps est calme et les loisirs sont amples
À condition de rester emmuré ;
Ses compagnons, il en est séparé,
Avec lesquels il buvait, rue du Temple.

Il reste là, sombrement méditant,
Autour de lui s’est ralenti le temps,
Autour de lui va s’éteindre l’histoire.

Sous le ciel clair ou les nuages gris,
Il songe à tout ce qu’il n’a pas compris,
À ses échecs ainsi qu’à ses déboires.

Cochonfucius

Madame de Sévigné

 

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Blason de Marie de Rabutin-Chantal, Madame de Sévigné, 
à Paris, au château de Grignan (Drôme).

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La peste à Paris au XVIIème siècle

Dans le genre « historico-littéraire », voilà ce que Madame de Sévigné écrivait à sa fille Pauline de Grignan en des circonstances similaires :

« Surtout, ma chère enfant, ne venez point à Paris !
Plus personne ne sort de peur de voir ce fléau s’abattre sur nous, il se propage comme un feu de bois sec. Le roi et Mazarin nous confinent tous chez nous. Cela m’attriste, je me réjouissais d’aller assister aux prochaines représentations d’une pièce de Corneille dont on dit le plus grand bien.
Nous nous ennuyons un peu et je ne peux plus vous narrer les dernières intrigues à la Cour, ni les dernières tenues à la mode.
Heureusement avec ma chère amie, Marie-Madeleine de Lafayette, nous nous voyons discrètement, et nous nous régalons des Fables de La Fontaine, dont celle, très à propos, « Les animaux malades de la peste » !
« Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » ».

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Écartelé  de sable et d’argent

Héraldie, seconde fondation: 13 mars 2017. (Héraldique et Poésie)

Héraldie est né le 30 avril 2012, ceux qui l'ont fondé sont maintenant partis. Mais moi, Le Fringant Papillon, je reste dans ses jardins pour butiner ses fleurs. C'est là aussi que l'Enchanteur aux mille poèmes a un atelier.

Hortus Closus

Pour vivre heureux, vivons cachés

Parhal, poète....

Poésie musicale, rythmée, parlée ou chantée de sa voix vibrante sur la note de l'Univers.

Comme un cheveu sur la soupe

"On a le droit de le faire" Marguerite Duras, Écrire.

pour une seule note

écoutons à l'infini...

Le monde est dans tes yeux ...

... le premier matin du monde est aujourd'hui ...

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