
image de l’auteur
Le printemps nous revient, la vie prend son essor,
J’entends le rossignol qui n’a ni Dieu ni Muse ;
Des lointains me parvient une clameur diffuse,
Un vieil archange annonce un nouvel âge d’or.
Un vigoureux cheval galope vers le Nord,
Je n’ai du cavalier qu’une vision confuse ;
Son être immatériel aux regards se refuse,
L’étrange citoyen n’a presque pas de corps.
Lui, qui jamais ne suit ni ne mène une troupe,
Ne pourrait chevaucher sans vider quelques coupes;
Je me dois d’admirer ce noble vagabond.
Vers le soir, il courtise une invisible dame,
Lui disant quelques vers qu’elle trouve assez bons;
Et leurs yeux sont emplis d’imperceptibles flammes.
