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La feuille est sur le sol, elle n’est pas flétrie,
Qui, tombant l’autre jour, s’est posée en douceur ;
Elle eut le temps de dire au revoir à ses soeurs
Avant de s’exiler vers une autre patrie.
Vent, vas-tu l’emporter ver la lande fleurie ?
Lui feras-tu goûter du marais la noirceur ?
Quand il faut se remettre aux mains de ce passeur,
On s’en va vers les lieux dont il a seigneurie.
De ces divers endroits, jamais nul ne revint,
Ni de l’obscur étang, ni du profond ravin ;
Des absentes, pourtant, les arbres ont mémoire.
Ainsi va l’univers, en sa noble raison,
Les feuilles en plein air, les gens dans leurs maisons ;
Et quelques vieux sonnets, tout au fond d’une armoire.





