
Peinture à l’encre
L’été meurt. Dieu est faible, et toujours ça m’étonne…
Il vit dans son présent, il n’a donc rien appris ;
Dieu est presque invisible à force d’être gris :
Mais j’aime sa façon de rougir les automnes.
Il fait frapper la mer aux falaises bretonnes,
Il fait proliférer le peuple des souris,
Il donne bonne odeur aux fruits qui sont pourris :
Il dort, chaque dimanche, ou alors, il ronronne.
Je ne le laisse pas entrer dans ma maison ;
Il me l’a interdit, quand il fit ma raison.
Et mélanger les deux ne serait rien qui vaille.
Dieu est un jeune chat, plein d’imagination,
Adorant contempler ce monde en perdition
Dont il pense qu’il est la meilleure trouvaille.

Dieu est une mésange
Toute seule dans sa maison au fond des bois,
Adepte d’une communauté religieuse,
Françoise vit depuis près de trente ans heureuse,
Travaillant la terre, priant, peignant parfois.
Pour beaucoup la solitude n’est pas un choix,
Synonyme d’une existence malheureuse,
Certains même la qualifieraient de honteuse,
À l’appelation de « Sans potes » elle aurait droit.
Mais elle n’en aurait sans doute rien à faire,
Considérant sa vie comme étant son affaire,
Elle n’est pas si isolée que ça de surcroît ;
Des petits oiseaux viennent lui rendre visite*,
Leur passage comble de joie la vielle ermite,
Elle y voit la présence du divin, je crois.
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