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Ce monument est-il celui d’un homme
Ou d’un démon, ou d’un je ne sais quoi ?
Car aucun mot ni date ne s’y voit,
Un mort est là, qui dort sans qu’on le nomme.
De leurs discours les morts sont économes,
Depuis toujours, le silence est leur loi ;
Les questionner, ça se fait, quelquefois,
Mais c’est ardu d’interrompre leur somme.
Sur un défunt, faut-il faire un roman ?
Se taire est mieux, tel est mon sentiment,
Laisser le corps retourner à la nuit.
Ne craignons pas la froide impermanence,
Car le trépas nous sauve de l’ennui,
Des vains désirs, des vaines souvenances.
