
image de l’auteur
À ma douce maîtresse il semble que je plaise,
Qui vante les talents de son petit bélier ;
Souvent elle m’offrit des pommes du cellier,
Tendres sous une peau rouge comme la braise.
Dans son nouveau jardin je peux brouter à l’aise,
Les ombrages y sont assez hospitaliers ;
Nous écoutons la voix d’un serpent familier
Qui vient au potager pour grignoter des fraises.
Aucun animal n’a rêvé d’être immortel,
Ni d’être offert à Dieu sur un barbare autel ;
À tous nous épargner Lilith est résolue.
Je suis presque assuré de vieillir dans mon pré
Sans que ma laine soit à d’autres dévolue ;
Nul couteau par mon sang ne doit être empourpré.
