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Je ne regrette point la splendeur de l’été,
La fine pluie me semble un bienfaisant liquide ;
La grisaille des jours a la couleur du vide
Pour moi qui la préfère à de fortes clartés.
L’automne est à mes yeux le temps de la beauté,
Les feuillages sont roux, le monde est translucide ;
Aux celliers s’élabore un breuvage limpide,
Les ondins du marais nagent en liberté.
Un bel oiseau picore une pomme arrondie,
L’ours commence à gaver sa panse rebondie ;
Le vent sur ton chemin rit de tes maux, passant.
Un parfum de sous-bois chatouille mes narines,
Le sang de la dryade échauffe sa poitrine ;
Le ciel est assombri, mais n’est point menaçant.
