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Tout jeune, ce griffon connut une déesse,
Il était à ses pieds, timide et langoureux ;
Celle-ci, amusée de ce piètre amoureux,
Ne l’estimait pas plus qu’un chien tenu en laisse.
Ce pauvre soupirant, dépourvu de sagesse,
Étant intoxiqué, se croyait bienheureux ;
Lui qui d’un tel bonheur se croyait désireux,
Couvait d’un doux regard sa cruelle maîtresse.
Tu fus libre jadis, griffon, t’en souviens-tu ?
Un sage te montrait la Voie et sa Vertu,
Ton coeur était serein, ton âme était légère.
Mais tu as préféré te mettre à la merci
D’un Cupidon pervers, tu te fais du souci,
Tu n’apprivoiseras jamais cette mégère.
Cochonfucius