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Moi qui n’ai jamais eu la folie des grandeurs,
L’encrier de chez moi, nullement je n’y touche ;
Je me méfie des mots qui sur rien ne débouchent,
De prose ni de vers je ne serai vendeur.
D’autres pour s’exprimer ne manquent pas d’ardeur,
Pour eux, le coche est loin de monter sans la mouche ;
Ils dévoilent leur âme, ils ne sont pas farouches,
Et, s’ils sont indiscrets, c’est en toute candeur.
D’étaler mes tourments n’est pas dans ma nature,
J’ai d’autres intérêts que la littérature :
M’abriter quand il pleut, m’envoler s’il fait beau.
Rien n’est là pour durer dans ce monde qui change ;
Je suis comme un noyé qui s’enfonce dans l’eau
Ou les cendres d’un mort qui descendent le Gange.





