
image de l’auteur
De l’antique manoir est l’état déplorable,
Il y règne, de plus, le manque d’aliments ;
Cependant les cafards y courent hardiment,
Attendant, sans faiblir, des temps plus favorables.
Jadis vécurent là des hommes vénérables,
Et leur deuil, à présent, nous portons tristement ;
Leurs tombes, respectant un strict alignement,
Forment un rang modeste, à l’ombre des érables.
L’eau du ciel s’introduit par les toits défoncés,
Le soleil jette un oeil par les planchers percés ;
En la chambre du fond vit un fantôme pâle.
Un survivant, qui songe à ce passé flétri,
Arpente vainement la pièce principale ;
Il n’est nul souvenir dont il ne soit meurtri.



